Voies fluviales dans les villes

Réhabilitation des voies fluviales dans les villes : efficience et diminution des nuisances

Réaménager les voies d’eau sur le territoire, et ainsi favoriser le transport fluvial, y compris au centre des villes : une expertise désormais acquise par la société SAPPE, qui défend ce mode avec de solides arguments.

Comment transporter 300 tonnes de pavés bétons dans un quartier-piéton du centre-ville de Strasbourg, pour son réaménagement ? La question s’est posée en 2018, et contre toute attente, malgré la courte distance à parcourir, la réponse fut fluviale, grâce à la société SAPPE. « Plus aucune péniche ne circulait là depuis plus de 100 ans », raconte Lucien Modery, Directeur de la SAPPE – société anti-pollution et protection de l’environnement. « Nous avons eu un à faire un gros travail de préparation des voies fluviales, avec études de faisabilité. Il a fallu entreprendre des travaux d’aménagement, considérant la profondeur, la longueur des ponts, etc. ». Cette opération menée avec succès, qui a permis de transporter les pavés béton jusqu’au quai des pécheurs du centre-ville, a rouvert la voie à d’autres flux de marchandises. Aujourd’hui, le transport de colis par navettes fluviales fonctionne de façon journalière sur cet axe strasbourgeois, délestant en partie les routes, et supprimant les nuisances pour les habitants.

Massifier sur l’eau : le bon calcul

Cette approche fluviale concluante, à l’échelle d’une collectivité, a fait des émules. Aujourd’hui, le transport fluvial de marchandises surprend moins. Dès lors qu’on arrive à massifier, la voie fluviale est plus efficiente que la route. « Sur le Rhin, nous mettons 100 camions sur un bateau », poursuit Lucien Modery, ce sont 2500 à 3000 tonnes de marchandises par péniche. Un choix d’autant plus évident lorsque les interdictions de circuler se multiplient pour les camions. Et une gestion du temps facilitée puisque la voie fluviale offre une ponctualité quasiment irréprochable. Autre exemple désormais pérenne : la SAPPE a réalisé du brouettage de marchandises par voie d’eau sur des distances de 500 m, permettant de transporter 20000 tonnes d’un point à un autre, sans aucune nuisance pour les riverains ni encombrement des routes (près de 1000 camions en moins).

Une voie à encourager

Restent quelques freins à lever pour développer cette voie d’eau désormais reconnue par les acteurs du transport. Tout d’abord les taxes, qui demeurent un sujet sensible. Mais aussi les budgets travaux. Les administrations compétentes pour réhabiliter les voies fluviales ont-elles les moyens de leurs ambitions ? « Le problème pour nous reste la vétusté des infrastructures », détaille Lucien Modery.

 

CHIFFRES CLES

  • 2500 à 3000 tonnes = c’est la quantité de marchandises supportées par une seule péniche sur le Rhin
  • 100 camions = c’est le nombre de camions que l’on peut décharger sur une péniche sur le Rhin
  • 250 à 300 tonnes ou 10 camions par péniche sur le canal

 

FOCUS

La S.A.P.P.

Créée en 2000, la S.A.P.P.E. (Société Anti-Pollution Protection Environnement) propose des solutions de dépollution de sols et d’assainissement des réseaux. Rattachée en 2011 au Groupe Leonhart, elle apporte sa maitrise et son expérience dans la prise en charge globale des démarches et des contraintes liées à ce type de chantiers. Depuis 2016, S.A.P.P.E. dispose d’un quai de chargement et de déchargement fluvial , et d’une plateforme de transit de matériaux dans le port du Rhin à Strasbourg.

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